RSF was saddened to learn that Mohammad Yaqub Sharafat, a 23-year-old journalist who had worked for the Afghan national public radio and TV broadcaster for the past two years, was shot dead in his car as he was driving home in Qalat, the capital of the southern province of Zabul, on 17 October.

His murder was widely condemned by journalists’ associations and officials. Zabul police chief Mirvias Norzai told reporters that two suspects have been arrested.

The increase violence in several provinces has fuelled tension between journalists and local authorities. Many governors and local officials do not respect journalistic independence. 50
cases of threats and physical violence against journalists
by local officials, their bodyguards, police officers and the Taliban in several provinces including Mazar-e-Sharif, Kandahar, Herat, Ghazni and Kabul.

The police and judicial authorities, who are susceptible to being influenced by governors, often interrogate and even punish journalists. Recent victims include Ahmad Wali Sarhad, a freelancer working for the Zabultimes website, who was harassed for months by the police.

His problems began when the Zabul prosecutor’s office issued a warrant for his arrest after he wrote that a transport ministry official was probably collaborating with the Taliban. He blamed the harassment on the governor’s influence, although the governor’s office denied any role in the case.

Police and soldiers have also been involved in several recent cases of violence against journalists. During a visit by President Ashraf Ghani to Bamiyan, 250 km northwest of Kabul, on 29 August, ten journalists were beaten or mistreated by his bodyguards or by police officers from Kabul.

Some of these journalists were there as demonstrators but the others were there to cover the president’s visit. The president’s office issued a statement the next day apologising for the way the police behaved towards journalists and promising an investigation into the violence. The investigation’s findings have yet to be published.

In Nili, the capital of the central province of Daykundi, a homemade bomb attack on Radio Nasim on the night of 11 October caused considerable damage but no injuries, station manager Mohammad Reza Vahedi reported.

A few hours before the bombing, two unidentified men went to Vahedi’s home, threatened him and beat him. “They told me to watch what I said on the radio and to think of my child and my wife,” he told the police, who waited until the next day to come and begin an investigation.

Radio Nasim was previously the victim of harassment and reprisals by the governor, the police chief and local representatives of the information and culture ministry in February 2013.

Journalists’ safety – precondition for Taliban talks

According to several media outlets, including the Guardian, AFP and Tolonews, two rounds of talks have been held in recent weeks in Doha between representatives of the Afghan government and the Taliban, who have an office in Doha. The reports said a senior US diplomat attended the talks.

RSF reiterates its position that the Afghan government and international community should condition any negotiations with the Taliban on an explicit prior commitment to respect basic international treaties, starting with the Geneva Conventions.

The first meeting of the Committee for the Safety of Journalists was meanwhile held at the presidential palace in Kabul on 2 October. Consisting of government officials and representatives of journalists’ associations and tasked with coordinating efforts to protect journalists, the committee decided at this meeting to create a series of sub-committees, including provincial sub-committees.

RSF has long supported the committee’s formation and its creation was one of RSF’s recommendations at the conference on “Security for Journalists and Afghanistan’s ranking in the World Press Freedom Index” that was held in Kabul on 8 November 2015.

Attended by government officials as well as representatives of journalists’ associations and news media, the conference was organized jointly by RSF and the Afghan Journalists Safety Committee (the local branch of International Media Support).

Afghanistan is ranked 120th out of 180 countries in RSF’s 2016 World Press Freedom Index.

RSF a appris avec tristesse la mort de Mohammad Yaqub Sharafat, journaliste pour la radio télévision nationale dans la ville de Qalât (province de Zabol). Ce journaliste de 23 ans, qui collaborait depuis deux ans avec le média public afghan, a été tué par balles dans sa voiture sur la chemin de son domicile, le 17 octobre 2016. Sa mort a été condamnée unanimement par les associations de journalistes comme par les autorités. Mirviass Norzai, le chef de la police de Zabol, a informé les médias de l’ouverture d’une enquête et de l’arrestation de deux suspects.

La hausse de l’insécurité dans plusieurs provinces du pays a augmenté les tensions entre les journalistes et les autorités locales. Nombre de gouverneurs ou de responsables locaux n’acceptent et ne respectent pas l’indépendance des journalistes. Reporters sans frontières a recensé au moins 50 agressions physiques et des menaces à l’encontre de journalistes perpétrées par les autorités locales et leurs gardes du corps, les membres des forces de police et les Taliban, dans plusieurs provinces du pays, de Mazâr-é Charif à Kandahar en passant par Hérat, Ghazni ou encore Kaboul.

La justice et les forces de l’ordre, souvent elles-mêmes sous influence des gouverneurs, agissent pour convoquer ou même punir les journalistes. Ahmad Wali Sarhad est l’une de leurs victimes. Journaliste free-lance et collaborateur du site Zabultimes, il a été harcelé pendant des mois par la police, après un mandat d’arrêt délivré par le parquet de la province de Zabol. Il a été convoqué après la publication d’un article sur la probable collaboration d’un responsable local du ministère des Transports avec les Taliban. Le journaliste a dénoncé l’influence du gouverneur dans cette affaire mais le bureau du gouverneur a démenti toute intervention.

Les forces de l’ordre et militaires sont également impliqués dans plusieurs cas de violence contre les journalistes. Le 29 août 2016, pendant la visite du président de la République au Bamiyan, une dizaine de journalistes ont été maltraités ou battus par les gardes du corps du président ou par les forces de l’ordre venus de Kaboul. Si certains d’entre eux étaient présents en tant que manifestants, d’autres ont été ciblés dans l’exercice de leur travail Le lendemain, le bureau du président Ashraf Ghani s’est excusé dans un communiqué de l’attitude des forces de l’ordre envers les journalistes et a promis une enquête sur ces violences. Jusqu’à ce jour, le résultat de l’enquête n’a pas été publié.

Dans la soirée du 11 au 12 octobre 2016, le siège de la radio Nassim, basée dans la ville de Nili, capitale de la province de Daykandi, a été attaqué par une bombe artisanale. Selon Mohammad Reza Vahedi, le directeur de la radio, les dégâts matériels sont considérables, mais personne n’a été blessé. Quelque heures avant attaque, le journaliste, lui-même, avait été frappé par deux inconnus devant son domicile. «Ils m’ont dit, fais attention quand tu parles à la radio, pense à ton enfant et ta femme», a-t-il déclaréà la police. Cette dernière a attendu le lendemain pour se déplacer et débuté une enquête.

Le 14 février 2013, Radio Nassim avait déjà été victime de la pression exercée par le gouverneur, le chef de la police et les responsables locaux du ministère de l’Information et de la Culture.

Les pourparlers avec les Taliban, condition préalable à la sécurité des journalistes

Selon plusieurs médias et notamment The Guardian, l’AFP et la Tolonews, deux séries de réunions se sont tenues entre les représentants du bureau politique des Taliban à Doha et le gouvernement afghan. Selon les mêmes sources, un haut diplomate américain aurait également pris part à ces réunions. RSF rappelle une nouvelle fois qu’il faut que l’Etat afghan et la communauté internationale exigent comme préalable à toute négociation avec les Talibans une déclaration et un engagement explicite à respecter les traités internationaux fondamentaux, à commencer par la Convention de Genève.

Le 2 octobre 2016, la première réunion du comité pour la sécurité des journalistes s’est tenue au palais présidentiel à Kaboul. Ce comité est composé de responsables d’État et d’associations de journalistes. Le comité a pour mission de mieux coordonner les efforts en faveur de la protection des journalistes dans le pays. Ce Comité a décidé de créer des sous-comités notamment pour les provinces.

RSF a accueilli et soutenu pleinement la création de ce comité. Cette organe était l’une des recommandations de l’organisation lors de la conférence sur «la sécurité des journalistes et la place de l’Afghanistan au Classement mondial de la liberté de la presse» organisée le 8 novembre 2015 à Kaboul, par RSF et AJSC (Comité pour la protection des journalistes afghans, branche locale d’International Media Support), avec la participation de plusieurs responsables d’État, des associations de journalistes et des médias afghans.

L’Afghanistan occupe la 120e place sur 180 dans le Classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2016.